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La Tunisie, dans l’oeil de Mohamed Tliba

La demande mondiale de professionnels en cybersécurité est à un niveau record, avec une pénurie projetée de 3,5 millions d’emplois en cybersécurité d’ici 2025, selon Cybersecurity Ventures. Cette pénurie pousse les entreprises à explorer de nouveaux réservoirs de talents, et la Tunisie est un pays qui émerge comme un hub de compétences en cybersécurité, cloud et sécurité. Chez TDS Global Technologies, nous nous engageons à recruter et développer les meilleurs talents pour faire face aux défis numériques actuels. Depuis plus d’un an, nous avons donc intensifié nos efforts de recrutement en Tunisie, un pays qui émerge comme un hub de compétences en cybersécurité, cloud et sécurité. Mohamed Tliba nous fait un état des lieux sur le travail entrepris par les équipes et sur les axes de développement qui se sont présentés à lui.

Mohamed, pourquoi avez vous choisi de vous développer en Tunisie ?

A l’origine, la priorité de la Direction de TDS était le sourcing de talents tunisiens via notre filiale TUDIGISEC pour répondre à la demande de nos clients français et pour faire face à la pénurie de compétences. Il n’était pas question de développer une activité commerciale sur le sol tunisien. Au fur et à mesure des rencontres et des échanges, il s’est avéré que les opportunités clients sont devenues de plus en plus nombreuses et nous avons engagé des négociations avec certaines entreprises tunisiennes.

Comment l’aventure a-t-elle démarrée ?

En juin 2023, j’ai rencontré les équipes de Business France, un organisme international très puissant qui accompagne les entreprises françaises qui souhaitent s’implanter à l’étranger. Il nous a permis de devenir partenaire du Club des DSI tunisiens qui organise de nombreux salons et nous donnent accès à des Directeurs ou des Responsables de la Sécurité des Systèmes d’Information sur le territoire tunisiens. Nous avons notamment participé aux évènements suivants :

Notre prochain rendez-vous aura lieu à Hammamet

Où en êtes-vous actuellement ?

TUDIGISEC, notre filiale en Tunisie, a connu une croissance importante depuis sa création en septembre 2021 avec l’arrivée d’Eya (Administration des ventes) en novembre 2021, de Dorsaf (Administration des ventes) en juin 2022 et d’Emna qui gère la partie recrutement en Tunisie. Actuellement, nous comptons 12 collaborateurs et nous avons créé un véritable Security Operations center (SOC) qui travaille pour la France et pour la Tunisie. Notre objectif est de poursuivre notre développement et d’alimenter notre SOC tunisien par de nouveaux profils qui pourront répondre aux besoins de nos clients français et tunisiens.

Pourquoi le marché de compétences tunisiennes est-il si dynamique ?

L’écosystème technologique tunisien a connu une croissance significative dernièrement et pays dispose d’une main-d’œuvre qualifiée et très orientée vers les matières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). En 2023, la Tunisie comptait environ 15 000 diplômés en ingénierie, dont une part importante se spécialise en TIC (technologies de l’information et de la communication).

Quels sont les avantages de recruter des profils tunisiens ?

  • Les ingénieurs tunisiens sont reconnus pour leur solide formation technique et leur capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles technologies. Les grandes écoles mettent l’accent sur le « prêt-à-employer » des étudiants via l’alternance et les stages en entreprises
  • La maîtrise de plusieurs langues, notamment le français et l’anglais, permet une communication fluide avec les équipes internationales.
  • Le coût de la main-d’œuvre en Tunisie est relativement bas comparé à celui des pays européens, ce qui offre un excellent rapport qualité-prix pour les entreprises internationales.
  • La proximité géographique et culturelle avec l’Europe facilite les échanges et les collaborations.

Pourquoi les profils français se font si rares ?

Le marché est sous tension en France pour plusieurs raisons :

  • Le départ des ingénieurs à l’étrangers qui cherchent une autre expérience et une meilleure rémunération
  • Le manque de compétences sur des secteurs et des métiers très pointues
  • La formation, très chronophage, qui nécessite des mises à jours en continue au fur et à mesure que les technologies évoluent
  • Tensions sur le marché et notamment sur les profils CDD/CDI

Ce qu’il a à savoir sur la formation tunisienne dans l’IT :

  • Augmentation des diplômés en TIC : Le nombre de diplômés en TIC en Tunisie a augmenté de 20% au cours des cinq dernières années, atteignant environ 5 000 diplômés par an en 2023, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
  • Centres de formation et incubateurs : La Tunisie abrite plusieurs centres de formation et incubateurs technologiques. Par exemple, le parc technologique El Ghazala, situé à Tunis, est un centre névralgique pour l’innovation et la formation dans le domaine des TIC, avec plus de 90 entreprises et 2 000 emplois directs créés.
  • Initiatives gouvernementales : Le gouvernement tunisien a lancé plusieurs initiatives pour soutenir le développement des compétences numériques. Le programme « Smart Tunisia » vise à créer 50 000 emplois dans le secteur des TIC d’ici 2025, en attirant des investissements étrangers et en promouvant la formation continue.
  • Partenariats université-entreprise : Les universités tunisiennes collaborent de plus en plus avec des entreprises technologiques pour aligner leurs programmes de formation sur les besoins du marché. Par exemple, l’École Supérieure des Communications de Tunis (Sup’Com) a établi des partenariats avec des leaders de l’industrie pour offrir des cursus spécialisés en cybersécurité.